15 septembre 2021
#CDF. Philippe Agostini : "Nous formons aussi et surtout des Hommes."
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Philippe Agostini est le directeur de la Formation au LOU Rugby. A la fois Directeur du Centre de Formation et Directeur Sportif de l’Association, il intervient sur la détection, la formation des entraineurs, des joueurs et des joueuses ou encore l’accompagnement des jeunes afin qu’ils soient dans le meilleur environnement possible pour réussir leur vie sportive et personnelle. Entretien.
Qu’est-ce que le Centre de Formation concrètement ?
P.A : C’est une classe préparatoire au rugby professionnel. Notre objectif à travers cette structure est de tout mettre en œuvre pour que les joueurs deviennent professionnels. Nous engageons un certain nombre de jeunes que nous pensons avoir le potentiel pour évoluer en Élite, en priorité au LOU Rugby, mais potentiellement aussi dans un autre club professionnel. Le marché du rugby français est ultra concurrentiel. Il y a seulement 30 clubs professionnels avec environ 40 contrats. Quand on sait qu’il y a approximativement 500 joueurs provenant de la formation étrangère, cela laisse peu de place pour nos jeunes. Nous avons donc élevé notre curseur de sélection pour que le LOU reste en haut de la hiérarchie du rugby français. Les jeunes que nous faisons entrer au Centre de Formation sont vraiment des joueurs sur lesquels on mise. Cependant, nous savons que tous ne pourront pas percer. La mission du CDF est aussi de pouvoir trouver une porte de sortie, que ce soit auprès de nos clubs partenaires et surtout autour d’un double projet. Nous ne formons pas que des joueurs des rugby, nous formons aussi et surtout des Hommes. Ambition, performance, travail, enthousiasme, respect… La transmission des valeurs est primordiale.
La formation des jeunes est sportive mais l’objectif est aussi d’assurer un suivi académique. Quelle est l’importance des études pour ces joueurs disposés à être professionnels ?
P.A : C’est fondamental. Pour ceux qui vont réussir, la vraie vie d’un joueur professionnel commence à la fin de sa carrière. Il faut donc qu’il soit équipé de compétences pour trouver un autre métier. Aussi, la formation académique est indispensable pour que tous ceux qui ne réussissent pas dans le rugby soient capables de faire autre chose. Suivre une formation et aller en cours, c’est également un moyen de s’ouvrir l’esprit, de créer des liens avec d’autres personnes que celles issues du rugby. C’est socialement déterminant pour un jeune joueur conditionné à être rugbyman pro.
Comment le club s’organise sur ce sujet ?
P.A : La spécificité de Lyon c’est que l’on peut préparer tous les métiers. Le menu proposé en post-bac ici est riche. Cela va de l’École d’Ingénieur au CAP en passant par les filières STAPS ou autres. Nous avons dans la promo actuelle des élèves ébénistes, maçons, ingénieurs, en école de commerce et même dans le vin. On n’oblige jamais un joueur à suivre telle ou telle formation pour nous faciliter la vie. Julien Bugnazet est la pierre angulaire au club sur ce sujet en tant que responsable pédagogique. Il gère les relations avec les différents établissements ainsi que toute la logistique nécessaire au « confort » des joueurs. Les pensionnaires du Centre de Formation bénéficient d’un accompagnement pour le logement mais aussi pour se nourrir avec des repas quotidiens préparés au club par des chefs.
La promo 21-22 a été étoffée avec plusieurs arrivées. Comment s’est passé cet été pour eux. Comment ont-ils été intégrés ?
P.A : Nous avons eu des arrivées différées en raison des différentes sélections. L’entrainement a repris officiellement le 19 juillet mais plusieurs joueurs ont démarré avec le groupe professionnel le 13 juillet. 15 d’entre eux ont même participé au stage de pré-saison au Chambon. C’était une demande spéciale de Pierre Mignoni désireux d’avoir un joueur du CDF par poste présent. Aujourd’hui, ils sont répartis entre l’équipe pro et l’équipe Espoir. Le Centre de Formation est la courroie de distribution entre ces deux équipes.
Le CDF compte également sur ses forces internes avec plusieurs jeunes issus des équipes Crabos et Espoirs. Comment le club travaille t’il ce lien entre les différentes catégories ?
P.A : On échange en permanence entre les staffs Pro, CDF, Féminines et Crabos sur le joueur qu’on veut former et le jeu que l’on veut pratiquer. On a beaucoup travaillé sur notre identité pendant la période Covid. Les entraineurs peuvent ainsi intervenir sur plusieurs catégories pour faire passer les mêmes messages. Par exemple, l’entraineur de l’équipe Féminine, Jean-Matthieu Alcalde, est intervenu avec les Espoirs pendant que Cedric Beal, manager sportif du CDF était au Supersevens. David Attoub apporte quant à lui son expertise auprès des Espoirs et des Féminines. Ce ne sont que des exemples mais tous les entraineurs connaissent tous les joueurs et vice-versa. Cette transversalité au sein du club est une vraie richesse.
Quels sont les joueurs du CDF à suivre en pro cette saison ?
P.A : Nous sommes dans une vraie dynamique de performance. Kilian Geraci évolue en équipe de France. C’est un vrai leader. A côté, on a des joueurs comme Ethan Dumortier et Alexandre Tchaptchep qui ont signé des contrats pro avec l’équipe de France de rugby à 7. C’est énorme. Théo William et Mickaël Guillard poussent quant à eux et rentrent dans la rotation à leur poste en TOP 14. Alfred Parisien monte aussi en puissance. Nous avons également un joueur comme Romain Falcoz, pur produit de la Région (passé par Pont de Chéruy et Meyzieu), qui devrait faire des feuilles cette saison. Enfin, Hugo Vignolles est une vraie révélation. C’est le joueur de Centre de Formation par excellence. Doué sur le terrain et en dehors, il est étudiant en école d’ingénieur à l’INSA.
Quelles sont les nouveautés à venir ?
P.A : La nouveauté, elle est d’abord sur la transmission de valeurs humaines (ambition, travail, performance, enthousiasme, respect). Cette saison, j’ai souhaité que les promotions soient parrainées par une figure du club. C’est important de savoir d’où l’on vient. Si on en est là aujourd’hui c’est parce que des gens ont écrit l’histoire du club avant nous. Gérald Gambetta est un de ces symboles. Il est le parrain de la promo 21-22 de par son parcours au LOU et en équipes de France jeunes, de par son attachement au club et son poste actuel de Team Manager. C’est une référence pour les jeunes qui prouve qu’on peut être fidèle au club sous une autre forme après sa carrière. La reconversion peut être réalisée en partenariat avec le LOU et Gérald est un exemple fort.
La seconde nouveauté concerne la transformation du site du Matmut Stadium de Gerland avec la construction d’un hôtel, d’une piscine et d’un centre médical. Le Centre de Formation bénéficiera de cette évolution avec la rénovation du bâtiment des services techniques en centre d’entrainement. Les joueurs du CDF pourront alors profiter de confort supplémentaire, en espace et en matériel, pour développer leur performance et leur permettre de jouer au plus haut niveau possible.
Qu’est-ce que le Centre de Formation concrètement ?
P.A : C’est une classe préparatoire au rugby professionnel. Notre objectif à travers cette structure est de tout mettre en œuvre pour que les joueurs deviennent professionnels. Nous engageons un certain nombre de jeunes que nous pensons avoir le potentiel pour évoluer en Élite, en priorité au LOU Rugby, mais potentiellement aussi dans un autre club professionnel. Le marché du rugby français est ultra concurrentiel. Il y a seulement 30 clubs professionnels avec environ 40 contrats. Quand on sait qu’il y a approximativement 500 joueurs provenant de la formation étrangère, cela laisse peu de place pour nos jeunes. Nous avons donc élevé notre curseur de sélection pour que le LOU reste en haut de la hiérarchie du rugby français. Les jeunes que nous faisons entrer au Centre de Formation sont vraiment des joueurs sur lesquels on mise. Cependant, nous savons que tous ne pourront pas percer. La mission du CDF est aussi de pouvoir trouver une porte de sortie, que ce soit auprès de nos clubs partenaires et surtout autour d’un double projet. Nous ne formons pas que des joueurs des rugby, nous formons aussi et surtout des Hommes. Ambition, performance, travail, enthousiasme, respect… La transmission des valeurs est primordiale.
La formation des jeunes est sportive mais l’objectif est aussi d’assurer un suivi académique. Quelle est l’importance des études pour ces joueurs disposés à être professionnels ?
P.A : C’est fondamental. Pour ceux qui vont réussir, la vraie vie d’un joueur professionnel commence à la fin de sa carrière. Il faut donc qu’il soit équipé de compétences pour trouver un autre métier. Aussi, la formation académique est indispensable pour que tous ceux qui ne réussissent pas dans le rugby soient capables de faire autre chose. Suivre une formation et aller en cours, c’est également un moyen de s’ouvrir l’esprit, de créer des liens avec d’autres personnes que celles issues du rugby. C’est socialement déterminant pour un jeune joueur conditionné à être rugbyman pro.
Comment le club s’organise sur ce sujet ?
P.A : La spécificité de Lyon c’est que l’on peut préparer tous les métiers. Le menu proposé en post-bac ici est riche. Cela va de l’École d’Ingénieur au CAP en passant par les filières STAPS ou autres. Nous avons dans la promo actuelle des élèves ébénistes, maçons, ingénieurs, en école de commerce et même dans le vin. On n’oblige jamais un joueur à suivre telle ou telle formation pour nous faciliter la vie. Julien Bugnazet est la pierre angulaire au club sur ce sujet en tant que responsable pédagogique. Il gère les relations avec les différents établissements ainsi que toute la logistique nécessaire au « confort » des joueurs. Les pensionnaires du Centre de Formation bénéficient d’un accompagnement pour le logement mais aussi pour se nourrir avec des repas quotidiens préparés au club par des chefs.
La promo 21-22 a été étoffée avec plusieurs arrivées. Comment s’est passé cet été pour eux. Comment ont-ils été intégrés ?
P.A : Nous avons eu des arrivées différées en raison des différentes sélections. L’entrainement a repris officiellement le 19 juillet mais plusieurs joueurs ont démarré avec le groupe professionnel le 13 juillet. 15 d’entre eux ont même participé au stage de pré-saison au Chambon. C’était une demande spéciale de Pierre Mignoni désireux d’avoir un joueur du CDF par poste présent. Aujourd’hui, ils sont répartis entre l’équipe pro et l’équipe Espoir. Le Centre de Formation est la courroie de distribution entre ces deux équipes.
Le CDF compte également sur ses forces internes avec plusieurs jeunes issus des équipes Crabos et Espoirs. Comment le club travaille t’il ce lien entre les différentes catégories ?
P.A : On échange en permanence entre les staffs Pro, CDF, Féminines et Crabos sur le joueur qu’on veut former et le jeu que l’on veut pratiquer. On a beaucoup travaillé sur notre identité pendant la période Covid. Les entraineurs peuvent ainsi intervenir sur plusieurs catégories pour faire passer les mêmes messages. Par exemple, l’entraineur de l’équipe Féminine, Jean-Matthieu Alcalde, est intervenu avec les Espoirs pendant que Cedric Beal, manager sportif du CDF était au Supersevens. David Attoub apporte quant à lui son expertise auprès des Espoirs et des Féminines. Ce ne sont que des exemples mais tous les entraineurs connaissent tous les joueurs et vice-versa. Cette transversalité au sein du club est une vraie richesse.
Quels sont les joueurs du CDF à suivre en pro cette saison ?
P.A : Nous sommes dans une vraie dynamique de performance. Kilian Geraci évolue en équipe de France. C’est un vrai leader. A côté, on a des joueurs comme Ethan Dumortier et Alexandre Tchaptchep qui ont signé des contrats pro avec l’équipe de France de rugby à 7. C’est énorme. Théo William et Mickaël Guillard poussent quant à eux et rentrent dans la rotation à leur poste en TOP 14. Alfred Parisien monte aussi en puissance. Nous avons également un joueur comme Romain Falcoz, pur produit de la Région (passé par Pont de Chéruy et Meyzieu), qui devrait faire des feuilles cette saison. Enfin, Hugo Vignolles est une vraie révélation. C’est le joueur de Centre de Formation par excellence. Doué sur le terrain et en dehors, il est étudiant en école d’ingénieur à l’INSA.
Quelles sont les nouveautés à venir ?
P.A : La nouveauté, elle est d’abord sur la transmission de valeurs humaines (ambition, travail, performance, enthousiasme, respect). Cette saison, j’ai souhaité que les promotions soient parrainées par une figure du club. C’est important de savoir d’où l’on vient. Si on en est là aujourd’hui c’est parce que des gens ont écrit l’histoire du club avant nous. Gérald Gambetta est un de ces symboles. Il est le parrain de la promo 21-22 de par son parcours au LOU et en équipes de France jeunes, de par son attachement au club et son poste actuel de Team Manager. C’est une référence pour les jeunes qui prouve qu’on peut être fidèle au club sous une autre forme après sa carrière. La reconversion peut être réalisée en partenariat avec le LOU et Gérald est un exemple fort.
La seconde nouveauté concerne la transformation du site du Matmut Stadium de Gerland avec la construction d’un hôtel, d’une piscine et d’un centre médical. Le Centre de Formation bénéficiera de cette évolution avec la rénovation du bâtiment des services techniques en centre d’entrainement. Les joueurs du CDF pourront alors profiter de confort supplémentaire, en espace et en matériel, pour développer leur performance et leur permettre de jouer au plus haut niveau possible.